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ROTTERDAM 2023

LE RÉCIT D'UNE NOUVELLE AVENTURE HUMAINE

La course à pied, comme tout autre sport, procure des émotions particulières. Le Marathon avec un grand "M", décuple ces émotions et il me tenait à coeur de vous partager ce 5ème Marathon et cette nouvelle expérience que je construis depuis octobre 2015 (1er Marathon). 

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En septembre dernier, j'enregistrais un nouveau record personnel sur le Marathon de Berlin (GER), après trois expériences qui m'ont permis de tirer certaines conclusions, de m'enrichir grâce aux différentes interrogations que j'avais pour la suivante. Car oui, le Marathon reste une aventure à part entière et nous apprenons à chaque préparation toutes différentes les unes des autres, et ce, que nous soyons coureur lambda ou aguerri. 

Après un 1er Marathon réalisé dans la souffrance en 3h07' (Amsterdam 2015), j'abandonne sur le second au 36ème km (Thorout 2019 - BEL), où les crampes ont eu raison de moi. C'est alors que l'histoire des crampes se répéta en 2022 lors du Marathon de Paris, où je franchis tant bien que mal la ligne d'arrivée en 3h11' (malgré une référence de 33'23'' sur 10k et 1h14'56'' sur semi), accompagné et soutenu par mon ami Sébastien sur les 10 derniers km. Dans ces moments là, on oublie vite l'aspect chronométrique et on ne pense qu'à une chose : FINIR ! 

L'envie de comprendre et d'améliorer certaines choses pour mieux appréhender le prochain Marathon était forte. Je me suis donc penché sur le matériel, mon hydratation, ma stratégie de course, ma planification/programmation d'entraînements pour réaliser mes 2h55'41'' à Berlin de septembre dernier. Nous faisons (et devons tous faire) des erreurs pour apprendre et se relever. 

Mais voilà, le Marathon reste une épreuve d'endurance qu'il faut prendre avec beaucoup d'humilité, et il nous faut plusieurs Marathon pour mieux l'apprécier. Ma photo d'introduction que vous avez pu apercevoir avant de cliquer ici résume mon aventure Rotterdam 2023, entre frustration et bonheur d'avoir franchi cette ligne... 

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DÉPART - SAS C - 10h00 : 

Je quitte l'hôtel ainsi que Moon (ma compagne), pour me diriger vers la ligne de départ avec un visage plutôt détendu malgré cette pluie fine et ce ciel grisaille. J'approche cette foule et ne peux effectuer mon échauffement correctement tant le monde est présent.

 

J'approche mon SAS de départ et le bonheur d'apercevoir mon père, mon parrain au début de la vague 1 (au travers des grilles) pour pouvoir discuter et rigoler un peu avec eux avant départ me fait un bien fou. 

J'envoie un dernier petit message/vidéo à ma compagne, j'éteins le téléphone, je check bien que mes 4 flasques de 250ml soient  bien mises (2 ®Maurten / 2 eau) et le départ est lancé ! 

 

La stratégie était de maintenir une allure de croisière à 3'50''/km au vue de la sortie de 30km effectuée en 1h52'17'' quinze jours auparavant (3'45''/km).  

1er KM : 

Je contrôle la montre comme le démontre cette photo prise au 1er km et le tempo affiche l'allure de 3'54''/km. Les premières sensations sont mitigées et je sens que le footing sera long... Je me rappelle alors cette course folle dans les rues de Berlin où les jambes et les sensations se sont décoincées après le 30ème ! Je maintiens puis : 3'44'' / 3'45'' / 3'40'' / 3'49'' pour un premier 5000m en 19'00'' (3'48''/km). Au passage du 4ème km en 3'40'', je me suis dit qu'il fallait me calmer malgré les jambes qui tournent toutes seules. 

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Les kilomètres s'enchainent et j'applique ma stratégie "1km = 1gorgée d'eau" jusqu'au 12ème pour maintenir une constance hydrique dans l'organisme avant d'alterner le ®Maurten pour maintenir les réserves en glycogène. Les sensations ne sont pas celles que j'aurais espéré et certains passages me font douter, mais je crève chacune de ces bulles en tête en pensant à ce que j'évoque souvent à mes athlètes : garder le positif en tête et se rappeler pourquoi nous le faisons, en pensant aux proches qui sont là, mais aussi aux longues sorties parfois lassantes qui se sont très bien passées à l'entrainement. Comme une perfusion, ça repart et ça tombe bien, je sais que ma compagne m'attend vers le 15ème K ! Je ne l'aperçois pas, mais je sais qu'elle me voit après avoir entendu une voix criant "Allez Flo" dans le virage. 

2ème et 3ème 5000 passés en 3'48''/Km de moyenne (hyper régulier !). L'ambiance du parcours boost à certains endroits, mais une nouvelle période de doutes arrive à l'approche du semi, avec une lassitude de plus en plus pesante. Je repense à mes proches mais aussi à toutes les ondes positives que j'imagine en tête dans le groupe Whatsapp "TEAM FI Coach" (ça n'a pas loupé après l'arrivée, chaque message était riche en émotions !). Les jambes continuent de tourner, mais les vieux démons resurgissent... Une première crampe apparaît vers le 28ème km (malgré une belle régularité et un 4ème 5000m passé en 3'47''/km de moyenne). 

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Je tente de me relâcher au maximum en tête en regardant notamment le mode estimation de ma montre qui me donne toujours moins de 2h40' à l'affichage. Je repousse également l'arrêt même si la crampe se fait de plus en plus ressentir. Ravitaillement du 30ème kilomètre, je me sens obligé de marcher pour prendre un gobelet d'eau pendant 20 secondes environ avant de repartir. 

Malgré ça, les deux ishio-jambiers continuent leur caprice et je repousse jusqu'au 35ème (environ) où je dois à nouveau marcher, cette fois un peu plus longtemps dû à une crampe douloureuse qui m'empêche de repartir comme je le veux. Le scénario se répète et je me demande ce qu'il se passe et surtout, comment je vais réussir à franchir la ligne d'arrivée. Je repars doucement en me disant qu'il s'agit juste d'un footing cool, avant de renouveler les crampes 2K plus tard au 37ème, puis au 40ème... Je marche et sans le savoir, comme un signe du destin, je lève la tête pour apercevoir ma compagne dans la foule. Comme une nouvelle perfusion de joie, je me dirige sans réfléchir vers elle pour l'embrasser. La compagne de mon père présente également me dit qu'il m'attend à l'arrivée et je craque émotionnellement en versant une larme, en oubliant presque la crampe, je repars en me disant que cela est bientôt fini, mais....les étirements ne suffisent plus à repartir et je subis crampe sur crampe à tel point qu'une personne dans la foule souhaite m'aider en étirant la jambe capricieuse, sauf que c'est le quadriceps qui se contracte douloureusement à son tour. Je vois le chrono tourner en me disant qu'il faudra, quoi qu'il en soit, le finir même en rampant. Je relance alors par de grandes foulées à 1km de l'arrivée (photo ci dessous) où j'entends dans la foule "Allez fiston, allez Flo!" -submergé d'émotions à nouveau -  avant de devoir finir en marchant les 100 derniers m. 

Un sourire peut se lire sur mon visage pâle, avec la satisfaction d'avoir été au bout de cet effort. C'est le corps glacé que je rejoins avec un compagnon de course un centre commercial pour attendre patiemment ma compagne et entendre ces mots de réconfort. J'en profite également pour faire une vidéo de remerciement à mes proches, le regard déjà tourné vers la prochaine échéance (New-York). 

Moralité : Un marathon ne s'improvise pas, et nous apprenons de chaque expérience comme je le disais au début de ce compte rendu.

J'ai encore beaucoup appris sur ce Marathon et je me suis noté quelques axes d'améliorations pour la suite ! 

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